« Ma thèse en 180 secondes » : un sacré défi !

Des centaines de doctorants se sont inscrits ces dernières semaines, et continuent de s’inscrire au concours « ma thèse en 180 secondes », organisé par les universités et le CNRS.

 

Objectif : présenter leur sujet de recherche de manière claire à destination d’un public profane, mais aussi susciter la curiosité, passionner l’auditoire pour son sujet de recherche. Et ce, en trois minutes chrono, pas une seconde de plus.

 

J’imagine déjà certains s’insurger contre ce concours (et contre son succès !), dénoncer une dévalorisation des savoirs, une  dictature de la communication, une science « bling bling », une recherche à paillettes. Heureusement, ce genre de réaction réfutant l’intérêt même de la vulgarisation est de plus en plus rare.

 

L’exercice est passionnant ! Pour présenter ses recherches en trois minutes, il faut s’être longuement interrogé sur le message que l’on souhaite faire passer. Est-ce que je souhaite parler des buts de mes travaux ? De ma démarche scientifique ? De mes premiers résultats ? De l’aventure humaine que représente cette recherche ? Tout est possible, tout peut être rendu captivant.

 

Le doctorant doit aussi s’interroger sur le niveau de vulgarisation souhaité. D’après les organisateurs du concours, les candidats doivent « présenter leur sujet de recherche en termes simples à un auditoire profane et diversifié » Mais que connaît ce public ? A quel niveau de simplification faut-il parvenir ?

 

Qu’ils soient retenus ou non pour la finale du concours, tous les doctorants qui participeront à cet exercice en tireront de nombreux bienfaits. Car savoir expliquer simplement ses recherches est aujourd’hui indispensable pour démarrer dans la vie professionnelle : il faut savoir s’adresser à tous les membres d’un jury de concours, même ceux de domaines un peu éloignés.

 

De même, dans l’industrie, les recruteurs sont rarement des scientifiques. Savoir vulgariser sera également utile durant toute la carrière, pour décrocher des financements, attirer des étudiants, développer des collaborations avec d’autres laboratoires ou des industriels, répondre aux médias, etc.

 

Il existe quelques règles simples pour communiquer face à un large public : définir son message, choisir des mots simples, éviter le jargon, trouver une accroche, raconter une histoire, distiller un peu d’humour, travailler sa voix et sa posture sur scène. Car vulgariser n’est pas inné, cela s’apprend !

 

Cécile Michaut

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