Journalisme et communication scientifique : nouveaux équilibres

Lors de la journée de lancement de « Science and You », un nouveau dispositif de communication scientifique situé à Metz, Mathieu Rouault a publié une courte interview filmée de Martin Bauer, professeur à la London School of Economics, sur les rapports entre le journalisme scientifique et la communication des institutions scientifiques.

 

Menace ?

Son analyse est très intéressante : il existe un changement d’équilibre entre le journalisme et la communication en sciences, au bénéfice de la seconde. Or, les buts ne sont pas les mêmes : le journalisme vise à informer et participer au débat public, tandis que la communication est de valoriser l’institution. Aujourd’hui, le journalisme d’enquête, qui demande du temps, est sous pression. Ces nouveaux équilibres sont-ils une menace ? « En tout cas, ils changent l’image et la représentation de la science dans la société » conclut prudemment Martin Bauer.

 

Trop peu de journalistes

Cette interview rejoint ma propre observation sur l’évolution des métiers liés à la médiatisation des sciences au sens large : il existe de moins en moins de journalistes scientifiques ayant le temps de mener des enquêtes approfondies (même s’il en reste !), de plus en plus de relations publiques de qualité de la part des universités et institutions scientifiques. La tentation est alors grande, pour les journalistes ou leur hiérarchie, de reprendre les informations fournies par les institutions sans vérifier, recouper ni remettre en contexte. Bref, de ne pas faire leur métier.

La montée en puissance de la communication est, à mon avis, une bonne chose (rappelons-nous du temps où les institutions divulguaient au minimum leurs recherches). De même que le développement des centres de culture scientifique et industrielle, mais aussi  des blogs de scientifiques, celle-ci ne peut pas compenser la perte de vitesse du journalisme scientifique.

 

Que vous soyez scientifique, communicant ou journaliste, partagez votre expérience et votre point de vue sur cette question !

Cécile Michaut

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