La recherche scientifique, soumise aux préjugés

Science = neutre ?

Beaucoup de gens croient que la science est par nature neutre et objective, débarrassée des préjugés. Cette science « pure » tendrait vers la découverte de réalités uniques et intangibles, et les quelques fourvoiements que l’on peut observer dans l’histoire des sciences ne seraient que des parcours rapidement corrigées par la démarche scientifique.

 

Idéologies

Cette image d’une science éloignée des contingences  humaines en prend un coup dans ce petit film du CNRS sur les différences de taille homme-femme. En quelques minutes, il démontre que les recherches sur les origines de cette différence sont bourrées d’idéologies, qui influencent les conclusions. Tout dépend de la question posée : considère-t-on cette différence de taille comme une non-question scientifique ? Se demande-t-on s’il est normal que les hommes soient plus grands ? Ou bien pose-t-on la question autrement, par exemple « qu’est-ce qui fait que les femmes sont plus petites ? » ou encore « comment se fait-il que les femmes deviennent plus petites ? » ?

 

Hypothèses subjectives

« La multiplication des hypothèses de départ est toujours bien, surtout lorsque cela permet de pointer que les hypothèses précédente sont dans un cadre local, très dépendantes des croyances inconscientes de notre milieu social », souligne le philosophe Dominique Pestre. Un point de vue joliment illustré par le dessin ci-dessus !

 

Préjugés et ouverture d'esprit

N’oublions jamais que la recherche scientifique est une activité menée par des hommes et des femmes avec des modes de pensée qui leur sont propres, des préjugés, des  idéologies… Cela ne disqualifie pas pour autant leurs travaux ! Mais cela ne peut qu’encourager les chercheurs à cultiver leur ouverture d’esprit, à étudier l’histoire des sciences (et notamment des égarements des sciences) et à s’intéresser à d’autres disciplines et d’autres modes de pensée, pour une recherche plus riche.

 

Cécile Michaut

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