Vulgariser pour progresser

Vulgarisation inutile ?

Beaucoup de chercheurs hésitent à vulgariser, car cela prend du temps, et ils ont l'impression que ça ne leur sert à rien. Certes, sauf exception, les activités de vulgarisation sont encore peu valorisées dans la carrière des chercheurs. Mais est-ce une raison pour les considérer comme inutiles ? Tous les scientifiques-vulgarisateurs avec qui j'ai discuté m'ont affirmé que communiquer autour de la science faisait progresser leurs propres recherches.

 

Organiser ses pensées

Cette observation rejoint les propos de Cédric Villani, mathématicien lauréat de la médaille Fields, dans une interview par des élèves du lycée français de Bruxelles et parue dans Philosophie Magazine. Il n'y parle pas de vulgarisation, mais d'enseignement. Néanmoins, les arguments sont les mêmes. "Le fait de devoir organiser ses pensées, de les synthétiser pour préparer un cours vous aide à mieux comprendre ce dont vous allez parler. Expliquer un problème fait progresser dans sa compréhension et vers sa résolution", souligne le mathématicien. "Il m’a, par exemple, été très utile de devoir expliquer mon métier à des gens qui n’y connaissaient rien. J’ai appris beaucoup de choses sur mon propre métier en les expliquant à ceux qui ne le pratiquaient pas."

 

Progresser dans la compréhension

Pour résumer, "Dans le processus de transmission, [le maître] remet ses pensées en ordre, il apprend, il progresse lui-même dans la compréhension." Les questions permettent aussi souvent de mettre le doigt sur un problème qu'on avait pas décelé.

Alors si vous ne vulgarisez pas pour les autres, faites-le... pour vous-même !

 

Cécile Michaut

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