La vulgarisation est un sport collectif

Rassembler des blogs ou des vidéos sur une même plate-forme, vérifier la véracité des articles, ou tout simplement s’entraider entre vulgarisateurs… c’est tout l’intérêt de la vulgarisation collaborative.

 

 

Audience en berne

 

 Vous avez décidé un jour de vous lancer dans la vulgarisation. Vous avez rédigé un blog, lancé une chaîne youtube ou investi les réseaux sociaux. Voire les trois à la fois. Mais voilà, vous culminez à 3 lecteurs ou spectateurs par jour, et vous vous demandez si ce sont vos articles et vos vidéos qui sont mauvais, ou si vous ne savez pas les valoriser.

 

Il est peut-être temps de vous souvenir que l’homo vulgarisatus est un être sociable. Bref, de vous allier avec d’autres vulgarisateurs.

 

 

 

Vulgariser, c’est mieux en groupe

 

 Les mises en commun d’œuvres de vulgarisation existent depuis longtemps. C’est le cas du C@fé des sciences, une « communauté de blogs de sciences en français », lancé par trois blogueurs. Ce site rassemble les blogs traitant « de culture scientifique, d’actualité de la recherche, de controverses et de débats, avec une double exigence de réflexion de qualité et d’esprit curieux ».

 

 

 

Visibilité et entraide

 

Objectif : donner de la visibilité à des blogs scientifiques sélectionnés, mais aussi s’entraider entre blogueurs. « Le C@fé existe depuis 2006, nous avons 60 blogs agrégés, 20 articles publiés par semaine en moyenne », souligne Pierre Kerner, l’un des membres actifs de ce site. Antoine Blanchard, l’un de ses créateurs, raconte ici l’histoire du C@fé des sciences.

 

 

 

BD et vidéo

 

 Sur cette lancée, d’autres portails se sont ouverts : stripsciences sur les BD de sciences, avec quelques grosses pointures comme Tu mourras moins bête de Marion Montaigne (alias le Professeur Moustache), ou le blog de Boulet. Et, avec la montée en puissance des chaînes youtube sur la science (voir mon article dans Le Monde), un portail de vidéos traitant de sciences : vidéosciences.

 

 

 

Qualité du contenu

 

 « Au-delà des questions de notoriété, Vidéosciences apporte une aide à la vérification du contenu des vidéos, indique Pierre Kerner, l’un des créateurs de Vidéosciences. Chacun, sur la base du volontariat, peut soumettre son script via une liste de diffusion ou sur le groupe Facebook de Vidéosciences. Ceux qui ont des questions peuvent aussi les soumettre. »

 

 

 

Initiatives locales

 

D’autres projets collaboratifs plus locaux fleurissent également. Ainsi, suite à une formation à la vulgarisation que j’avais donnée à des doctorants en neurosciences de l’université de Marseille, certains d’entre eux ont lancé un blog collaboratif, Blog’n’Brain, consacré à la vulgarisation des neurosciences. D'autres chercheurs se greffent sur des structures de culture scientifique existantes, et partagent des articles sur les sites tels que Echosciences à Grenoble, édité par le Centre de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI) local.

 

 

 

Twitter aussi

 

 Les réseaux sociaux n’échappent pas à cette tendance collaborative. J’aime particulièrement le compte twitter @EnDirectDuLabo, créé par Sébastien Carassou, où chaque semaine, un chercheur différent (permanent, post-doc ou doctorant) vient décrire ses travaux, mais aussi son quotidien, et interagir avec les « twittos » sur les questions de recherche. De l’histoire des arts à l’astronomie en passant par la biologie et le droit, les sujets sont incroyablement variés !

 

 

 

Le roi Wikipedia

 

 Enfin, n’oublions pas le plus ambitieux des projets de vulgarisation participative. Je veux parler de l’encyclopédie collective Wikipedia, bien-sûr ! Certes, tous les articles ne se valent pas : certains sont trop pauvres en information, d’autres trop complexes. Mais il ne tient qu’à chacun d’entre nous d’en améliorer le contenu.

 

 

 Cécile Michaut

 

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